Bon activité sociale en hausse, banquier fustigé, temps maussade et interdiction de voile. Que du bonheur en cette époque hivernale. Pas un petit rayon de soleil ? Pas une petite frimousse qui égaye votre journée ? Normal, vous êtes en France et pire, vous êtes français. Tant de chose à débattre. Mais commençons par le désamour des banquiers. Une simple histoire vous permettra de mieux juger.
Ce que chacun dénonce, c’est l’incroyable salaire des acteurs de la finance. En France, comme d’habitude, le ton Jacobin implique de critiquer celui qui gagne plus, le possédant, le Koulak, le noble, le bourgeois, l’héritier ou le privilégié. Pour le dernier adjectif, il nous faudrait alors haïr plus de 2 millions de nos fonctionnaires préférés, nos monarchies (ou oligarchies), nos corporations et nos syndicats superstars. Même nos expressions sont détournées pour servir les organismes qui défendent les privilèges comme les racistes de la HALDE ou les supers racistes de « touche pas à mon pote ». En fait, plus tu fous rien en France, plus tu peux te plaindre. Et nous avons alors un grand méli-mélo ou se noient tous ceux qui ont réellement besoin d’aide.
Reprenons dans l’ordre. Les salaires de la finance.
Le système bancaire est la base de nos économies occidentales et, par extension, mondiales. Cela implique donc que l’état (donc les collectivités) et le privé sont dépendants de la santé de ces banques. Nous l’avons vu ces derniers temps, l’effondrement et la perte de confiance de ces institutions financières impliquent le chaos et le recul d’une civilisation. Infliger à ces institutions les foudres d’un reliquat de communisme à la française ajoute à l’absurdité de nos concitoyens. Or, ce qui fait la force d’une banque, c’est sa capacité à investir. Que ce soient dans des projets ou des développements, elle a besoin de valoriser ses fonds. C'est-à-dire que pour un euro prêté, elle doit en retirer plus d’un euro lors du remboursement pour simplifier à l’extrême. C’est le principe de base.
Maintenant, prenons un euro qu’un particulier dépose en banque. Cet argent, je vous apprends rien, est directement utilisé par la banque pour acheter soit de la devise (et oui, il y a une valeur de l’argent), une action dans une société ou dans l’état etc… pour tout bêtement vous rendre plus tard
1.03€. Comment transformer 1€ en 1.03€ ??? C’est par le système bancaire,
magique pour certain et diabolique pour d’autre. Je ne vous cache pas que ceux incriminant ce procédé ressemble étrangement à ses croquants faisant la chasse aux sorcières au 16
ème préférant éliminer ce qu’ils ne comprennent pas plutôt que de faire un effort céphalique. Le problème est que la France est un pays dont l’esprit de déduction est proche du zéro absolu, miné certainement pas 30 années d’abêtissement étatique voulu. Il est plus simple de gouverner des ânes que des moutons ? Pour les français, c’est peu dire.
Bref, le magicien qui transforme votre 1€ en 1.03€ n’est autre que l’agent de change et ces potes complices. Un agent de change, pour être clair, est un trader (prononcé Trâââdeure si vous regardez TF1 et leur service de presse financière ultra-performant). Un trader de base en banque gagne entre 85 et 300k€/an en ne prenant pas en compte ses primes. Ce chiffre est à mettre au conditionnel car il dépend complètement de ses performances et de la banque qui l’emploi ainsi que de son marché. A noter qu’un junior dépasse rarement en fixe les 45k€/an. Ce salaire est affriolant pour certain, mais il faut surtout prendre en compte la valeur ajouté de l’employé. NB, la valeur ajoutée, pour simplifier, est le rapport entre ce que coûte l’employé et ce qu’il fait gagner à son employeur.
Petit raisonnement simple : un employé qui fait gagner à son entreprise 10€ par jour est au mieux payé 3€ ou 4€ par jour. Imaginons qu’elle vous paye 3.5€. C’est plus ou moins la réalité économique tout secteur confondu à quelque exception prêt. En France, les impôts passent déjà par ici. Généralement, l’état oblige votre entreprise de payer en taxe presque le salaire qu’elle vous a versé. C'est-à-dire que l’entreprise qui vous emploie vous paye 3.5€ et paye presque 3€ à l’état. Ensuite, évidemment, l’état vous prélève par les impôts direct et indirect une autre partie de vos revenus. Mais c’est une autre histoire. Selon notre savant calcul, l’entreprise dégage donc un bénéfice de 3.5€ (10€ -(3.5+3)). A noter que sur ces 3.5€ de bénéfice, l’état prend encore une partie sauf investissement particulier. Donc sur 10€ gagné par une entreprise, elle ne conserve en réalité qu’à peine 15 à 20% de ce résultat. Lorsque vous y enlever tous les frais fixes et variables comme les loyers pour les locaux, les coûts de fonctionnement etc, ces 20% au mieux peuvent rapidement se transformer en 3, 4%. On s’approche du tx de croissance annuel de la France (1% en moy).
Revenons à nos buffles. En reprenant ce raisonnement, un trader peut rapporter 1 à 18 fois son salaire. C’est son job. S’il n’y parvient pas, il est viré. S’il ne sait pas le faire, il est viré. S’il met trop de temps à réussir, il est viré. S’il pleure pour garder son poste, il est viré. Pas de syndicat, pas de parachute. Il faut arrêter d’aller au cinoche, le « titre » de trader ne fait pas automatiquement gagner de l’argent. Pour précision, un vendeur d’aspirateur, d’abonnement téléphonique, de voiture ou de formule de vacances est un trader. La seule différence est qu’il rapporte rarement autant qu’un courtier en banque, d’où son salaire plus « dérisoire ». Bref, pour résumer, si toi y’en a rapporter plus d’argent, toi y’en a gagner plus. J’imagine que tout le monde est d’accord avec ce précepte d’économie pour gamin. Sauf que…
…en France, non ce n’est pas normal.
Plus tu gagnes de l’argent, plus c’est louche et plus tu dois arroser la communauté. J’appel la communauté, ceux qui ne font pas grand-chose et qui ne comprenne pas pourquoi il ne gagne rien. L’argent est sale mais tout le monde en veux. C’est comme le sexe. Tout le monde adore mais faut pas le dire sinon on passe pour un pervers. C’est péché. Le français est un communiste mais individualiste. Vous en conviendrez, cela est antinomique. Pour la faire courte, lorsqu’il s’agit de défendre les retraites, tout le monde hurle pour sauvegarder son acquis (individualisme) au nom du saint prétexte d’humanité, de défense des générations futures (protection de la communauté). N’est ce pas
un délice de raisonnement paradoxal ?
Je veux aujourd’hui continuer à toucher mon pognon en croyant que les suivants en auront toujours autant. C’est beau le rêve français…
Pour continuer à la faire courte, plus tu gagnes d’argent en France, plus l’état à des recettes fiscales. Plus il y a de recettes fiscales, plus l’état peut aider les personnes dans le besoin. Le fameux « travailler plus pour gagner plus ». Donc quand tu gagnes du pognon, tu aides les gens. C’est la « real communist », l’idéal, ceux ayant la chance professionnelle aide ceux délaissés. Mais là c’est moi qui rêve, car j’oublie volontiers que ce raisonnement n’est pas humain et encore moins français. J’irais même plus loin, les traders sont les plus grands humanistes puisqu’ils cotisent des sommes que certains ne pourront jamais réunir en une vie. Je vous laisse imaginer maintenant le coût d’une grève, privant l’état de recette importante par le blocage de million de travailleurs, par l’achat de matière première supplémentaire dans les pays étrangers (essence raffinée) et de manque à gagner en termes d’investissement pour les générations futurs. 1€ perdu pour pallier aux pertes provoquées par les mangeurs de merguez pendant les horaires de bureau est 1€ perdu pour investir dans la France.
Vous me direz, mais la qualité de vie alors ? Nous ne sommes pas des bêtes et nous aspirons à une félicité sur cette planète.
« Ok, prenez votre banjo, faites vous pousser les cheveux et assumez vos envie de sortir du système. Par contre ne croyez pas que je serai heureux de vous prêter le sou pour vos lubies »
C’est oublier que l’état et certaines associations défendent par l’assistanat ces grands enfants. Utilisant votre pognon, votre sueur et surtout par le sacrifice de vos instants. Ils en oublient surtout ceux qui ont réellement besoin d’aide, parasité par une masse grouillante arborant les drapeaux communistes, symbole de plus de 20 millions de mort. Ceci dit, ils ne sont que 2 à 3 millions en France, crispant les 37 millions d’actifs.
Peut on déduire alors que la stupidité et l’immobilisme sert l’état français ? Oui. 30 années d’abêtissement est la réussite de nos gouvernements successifs. De la stupidité, oui , nous en voulons ou nous la formons en attirant les djeuns dans nos manifs. Bizarre, nous ne voyons que des lycéens ou étudiants de filières bouchées manifester. Ou sont les techniques ? Les ingénieurs ? Les professions libérales ?? Enfin ou sont ceux promis à un avenir qu’ils ont choisi d’écrire ?
Pete