

L'avion n'a même pas encore été sorti des atelier de maintenance que mes problèmes ont commencés. Même avec trois heures d'avance à l'aéroport, j'ai failli louper mon vol. Une procédure interminable pour fouiller mes valises (en vrai, un seul sac mais bon...) à la vu de ma destination sans compter la vérification de mon visa et de mon contact sur place. ça n'a rien à voir avec les super questions lors de voyage aux états unis mais bon, c'est jamais très agréable. C'est la seule fois depuis plus d'un mois que je bénis ma condition de célibataire. Les "formalités" dépassées, j'accède à l'appareil, le cœur aussi gonflé qu'une pastèque et le cerveau commandant continuellement à mes jambes de faire demi-tour. Pas facile de lutter contre la raison occidentale, heureusement que mon coeur est toujours le plus fort. Jusqu'à quand...


Après quelques films, quelques albums et un paquet de questions posées sans réponse, le mont Töchal (latin) est en vue. Je ne suis plus très loin, plus loin de la naissance de l'humanité dans ce qu'elle a de plus beau, sa civilisation. Je survole les 5000 ans d'histoire de l'écriture, du commerce et de l'art. Mon cœur palpite et je me sens vivre. J'ai soudain hâte de descendre de l'avion, courir dans ce monde et volé un maximum d'image. Le rituel est assez déstabilisant. A l'annonce en farci de l'approche de l'aéroport, comme une volée ordonnée, les foulards se nouent sur les têtes brunes en réponse aux fermetures des ceintures. "Je suis dedans". Pas de retour possible.

Abbas m'attendait. Contre tout pronostic, c'est dans le bus me ramenant au "terminal" qu'il m'accueille. Je suis heureux de le voir et étonné de le sentir aussi décontracté qu'une semaine auparavant autour d'une pinte au doggie's (pub londonien). La structure de l'Imam Khomeini International Airport est certes un peu poussiéreuse mais plutôt respectable. Abbas m'explique qu'il me faut rejoindre le check point ou il servira de "garant". Je me retrouve, mon sac et moi, seul dans une petite salle, écarté d'une autre réunion ou mon ami semble expliquer mes futurs allers et venus. Une petite demi heure s"écoule et se solde sur une fouille de mon sac. Les policiers, étincelant dans leur uniforme me jette un sourire en me tendant mon passeport. Je ne sais comment les remercier. De quoi, je ne sais pas, mais maintenant m'attend un bout d'histoire.

Abbas m'emmène illico au poste de police central de Tehran, quelques km plus loin. Je dois y laisser mon passeport contre un sauve-conduit. Si je calcule bien, je suis contrôlé en tout et pour tout 4 fois depuis mon arrivée, mais proportionnellement moins longtemps que pour un aller-retour Paris-NYC... Tehran me livre ses premiers charmes en cette fin d'après midi et je sens que mon visage doit avoir l'expression de mes 15 ans tant mes pores respirent l'inconnu. Abbas est fier de me montrer son pays, son monde et je me sens si chanceux, at least...


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1 commentaire:
superbe récit gars, vivement la suite :)
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