
Les Etats-Unis vivent à crédit. Pas besoin de sortir de l’X pour le savoir. Par contre, pour le comprendre, c’est un peu plus délicat. Chacun soutiendra qu’un crédit, c’est un prêt contre un intérêt. TF1, chaîne hautement intellectuelle en matière de finance de marché (et d’ailleurs sur un paquet de domaine) a largement débattu sur ce postulat. Je pense que le minimum QI français est aussi capable d’intégrer la gestion des taux fixes ou variables. La crise des subprimes n’est rien d’autre qu’une correction légitime sur le mode de vie des Yankees. Rien à voir avec le « capitalisme sauvage » si cher aux syndicats non-non*.
Le système bancaire de détail des USA est simple. On donne ce que l’on n’a pas à un prix déterminé. L’intérêt est de vivre en remboursant. C’est un système viable lorsque l’économie est florissante puisque cela inclue l’investissement aux particuliers. Inutile de faire un dessin pour le point de vue bancaire, dès qu’il y a prêt, il y a intérêt. C’est donner 100 pour obtenir 120. Mais le système s’emballe si tout d’un coup, 300 millions de projets d’investissement se casse la tronche simultanément. Les USA ne deviennent plus solvables, le Japon cesse alors de prendre les OAT du trésor Américains et les banques s’entre-déchirent pour résoudre leur liquidité disparue. D’où le prêt interbancaire, régulé par le taux directeur de la FED, qui ne cesse de se péter la tronche.
Cela implique une perte de valeur du dollar, perte de confiance des investisseurs mais relance de l’exportation américaine. C’est là ou la stupidité intervient. On peut comprendre que le plouc lambda du YorkShire prend peur pour ses 10 sterling placés sur un junk et décide de les retirer. Mais ce qui est plus important, c’est l’action des gouvernements. Deux solutions s’offre à eux. Ou ils s’en mêlent et assomment à coup de re-capitalisation la crise naissante, ou ils font l’autruche et laissent le libéralisme des marchés se réguler avec un risque de crise larvée.
Si les gouvernements prennent la main, ils doivent se concentrer sur deux actions : La désinformation et la somme à réinjectée dans le marché en crise. Si l’on prend comme exemple un marché alimentaire du fin fond de la drôme, si tous les petzouilles ne peuvent apporter ou préfèrent aller sur un autre marché (à trifouilli les oies par exemple), il n’y a plus que des vendeurs et aucuns acheteurs de poulet Loué 100% nature. L’état doit donc réinjecté du pognon pour redonner confiance aux acheteurs/spéculateurs et apporté de la liquidité. C’est un peu plus compliqué dans la réalité mais le principe est toujours le même. Il faut des vendeurs, des acheteurs et quelqu’un qui distribue de l’argent à chacun.
Qu’a fait le gouvernement des USA : il réinjecte 140 milliards de $ pour « étouffer » dans l’œuf cette crise sous forme de chèque vacances. L’effet est inverse. Il aurait fallu débloquer bien plus du double sous forme d’alimentation du système monétaire. L’action de l’équipe Bush n’a fait que confirmer aux investisseurs que c’était la merde, alors encore simple rumeur. Du coup, tout le monde était sur que le four était thermostat 8 et les carottes étaient déjà trop cuites. Contre toute attente, il aurait donc été plus clairvoyant de soutenir les banques plutôt que les particuliers. Je parle des banques, parce que lorsque les particuliers sont à la rue pour rembourser leur prêt, ce sont les banques qui trinquent en premier. La Northern Rock fut la première. Aider une banque, c’est aider à surmonter son risque mais aussi sauver les N% de client solvables. En gros, éviter de faire trinquer la banque, donc les autres clients, les entreprises affiliées, le système monétaire et l’économie à cause d’un fruit pourrie. Il sera toujours temps plus tard de procéder aux remboursements.
L’économie de marché, c’est une économie humaine. Comme notre race, elle est dépendante de nos forces et de nos faiblesses. En gros, nous sommes au 21ème siècle et si un gros débile cri « au loup », c’est toujours le même effet que dans le village d’antan, tout le monde se tire en emportant ce qu’il a de plus précieux. Ici, on parle d’argent et plus du sac de sucre planqué dans son framboisier du 15ème siècle. Dans ce même sillage, dite « je donne 140 milliards de $ aux ploucs américains pour qu’ils puissent payer leurs traites », cela veut dire dans une salle de marché : « le loup est dans le lit de la bergère et tire toi rapide avec la voisine encore vierge ».
Premièrement, Jérôme Kerviel est un middle officer. Il le restera. Je veux dire par là qu’il fut toute sa vie à la recherche de reconnaissance. Dans le système BFI, être au middle office, c’est approcher les « étoiles » du front office et se dégager de la bouse du back office. En gros, il fait certainement parti de ces gens pour qui le front office est un saint graal et être au middle office, c’est un peu comme être 4ème, donc pas sur le podium. Un middle officer est un exécutant qui a une intelligence suffisante pour faire du contrôle. Ne pas lui demander plus. Je ne parle même pas du
back office, c’est insultant. Lors de sa « promotion » sans aucun doute méritée, Jérôme intègre à la SGCIB le Fo sur le « Delta One » (je crois, si mes souvenirs sont exactes, que c’est la salle du 6ème… à vérif. !). Bref, cool pour lui si c’est son but de la life. Il gagne peanuts comparé aux autres « stars », normal puisqu’il doit faire ses preuves. Au fait, des stars s’il y en a. Perso, j’en ai pas vu une seule, pour moi ce sont les structurer qui font la force de la SGCIB et pas les vendeurs de vol.
du risk management mais aussi des appels de marges aux chambres de compensation, des organisateurs marché (l’Eurex pour son dernier coup). Bref une batterie de monde, et pas seulement de la SG. Il réalise de belle performance dans un premier temps (l’argent appel l’argent) et la SG ferme sa gueule, comme par hasard. Puis il se plante, comme nous tous au moins une fois dans la vie d’une salle de marché. Et là c’est le drame.
Jesus Loves Kerviel !
*Les syndicats non-non : Les syndicats non-non sont l’exception culturelle française en terme de représentation des travailleurs. Le principe est simple, dire non de toute façon, réfléchir ensuite avec leur capacité intellectuelle (!) et finalement descendre dans la rue tous les jeudis se faire un barbeuk entre cul-terreux. On leur doit notamment : La privatisation d’EDF, de GDF, la proposition du retour au charbon, le nivellement par le bas des salaires du privé, la destruction de locaux chez Michelin, la dégringolade d’EADS en 2006 ou encore la crucifixion des réformes depuis 30 ans (de gauche comme de droite), propulsant la France au rang de bouseux du monde.

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